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Obésité : Le poid des maux_Melioris Le Logis des Francs

jeudi 05 février 2015
Le poid des maux
Le poid des maux

Elle ne s'est pas reconnue sur les photos. Gisèle, 64 ans, a alors pris conscience de ce qu'elle était devenue. « Je me suis dit " Non, ce n'est pas possible, ce n'est pas moi "…» Elle avait pris dix tailles en dix ans, « sans [s'en] rendre compte ». Elle s'essoufflait, fatiguait du moindre effort. « Les gens autour de moi étaient si prévenants, ils se levaient pour faire les choses à ma place. En réalité, ils faisaient ça pour m'épargner des efforts. Mais personne n'a jamais osé me le dire. » Elle sourit. « Je me cachais les choses, j'aurais préféré qu'on me le dise », affirme-t-elle aujourd'hui. Car la prise de conscience a été brutale, éclatant sur ces photos de famille : « J'étais devenue obèse. »

Chocs psychologiques

« On ne devient pas gros par hasard, témoigne-t-elle. Quand j'étais plus jeune, je faisais attention… »
Les spécialistes observent souvent que l'obésité prend un choc psychologique pour déclencheur. Gisèle ne dément pas, elle n'a pas oublié le stress permanent entretenu par son métier de sage-femme. « Je donnais beaucoup aux autres. » Il y a surtout eu la mort de son mari. Puis de leur fils, emporté par la maladie il y a cinq ans. « Chaque choc a provoqué une prise de poids. » Elle est allée chercher du réconfort dans les sucreries. « On dit qu'on comble nos vides par la nourriture… Petit à petit, je me suis laissée aller. »

Education à l'alimentation

Et puis, il y a eu son départ en retraite. Et ces fameuses photos. « J'ai pris conscience de ce poids sur mes épaules. » Cent vingt kilos.
Avec l'aide d'une diététicienne, elle en a d'abord perdu quinze, mais ça ne lui suffisait pas. « J'ai maigri mais je sentais toujours un problème. » Alors elle a poussé il y a un mois la porte du Logis des Francs, à Cherveux. « Ici, j'ai trouvé un suivi médical très pointu, avec des nutritionnistes et des diététiciens, j'ai surtout pu pratiquer cette activité physique qui me faisait défaut. » Marche tous les jours, gymnastique, yoga, aquagym… « Le tout conjugué à une éducation à la cuisine diététique avec un cuisinier très pédagogue. Ici, par exemple, j'ai appris à faire de la vinaigrette sans huile. Ou du beurre blanc sans beurre ! »
Au-delà de l'aspect alimentaire, Gisèle dit aussi avoir trouvé une nouvelle trajectoire. « J'ai remis en question mon mode de vie, pas seulement mon alimentation. »

Les outils

Appréhende-t-elle le retour chez elle ? « Je sais que certains redoutent ce moment. Pas moi ! Je ne pourrai plus jamais devenir obèse car j'ai les outils : je sais comment construire un repas pour manger équilibré et sans frustration. Et je vais continuer la marche nordique. Pour mon départ en retraite, on m'a offert une bicyclette, je vais m'y mettre. Et je vais m'inscrire à la piscine… »
Ce vendredi soir, Gisèle quittera le Logis des Francs après y avoir passé quatre semaines. Elle y aura perdu quatre kilos, sait désormais comment en perdre d'autres et retrouvé l'estime de soi. « Ceux qui ne m'avaient pas vue depuis quelque temps me trouvent épanouie. Et, c'est vrai, je retrouve une joie de vivre… »

Article issu de la nouvelle république, Emmanuel Touron