Le diabète, cet ennemi intime_Melioris Le Logis des Francs

mercredi 03 juin 2015

Sur les 4,2 millions de Français qui souffrent du diabète, seuls 3,5 millions se soignent. On estime que 700.000 sont des malades qui s'ignorent. Soit parce qu'ils ne se savent pas malades, soit parce qu'ils ne veulent pas se soigner.

Président de l'association française des diabétiques dans les Deux-Sèvres (AFD79), Michel Clisson est un des 15.000 habitants du département diabétiques. Soit 5 % de la population. « Cette proportion est en hausse constante. Quatre cents nouveaux cas de diabète sont détectés en France chaque jour. »

Malbouffe et sédentarité augmentent le risque

Du 6 au 13 juin, l'AFD sonne donc la « mobilisation générale contre le diabète ». Durant cette semaine de prévention, des lieux de dépistage éphémères prendront place partout en France.
Comme, dans les Deux-Sèvres, à Bressuire où l'association investira le 9 juin la galerie marchande du Leclerc, de même qu'à Niort le jeudi 11 pour 1.500 agents de la fonction publique et le samedi 13 pour le grand public (*).
« Nous pourrons parler du diabète avec les consommateurs en présence d'une infirmière en diabétologie expérimentée », explique Michel Clisson. « Ceux qui le voudront pourront faire l'objet d'un dépistage et nous les inviterons à consulter le cas échéant. Pour ceux qui ont peur des piqûres, nous avons un petit quiz qui permet de détecter les personnes à risque. »
L'enjeu est vital. « Le coût des diabètes non détectés – 18 millions d'euros – est supérieur à celui des traitements », assène-t-il. « Les complications peuvent entraîner des dialyses régulières – 6.000 euros par mois – et la moindre amputation d'un orteil coûte 10.000 euros. »
Mais c'est d'abord l'enjeu sanitaire qui le préoccupe. « Mille nouveaux cas de cécité sont provoqués par le diabète chaque année. Pourtant, il suffit de se soigner voire seulement de changer de comportement. »
Car avant le traitement, c'est le mode de vie qui déclenche la plupart des diabètes. « Même dans les pays émergents, la malbouffe, l'excès de sucre, de graisse, de sel provoquent une augmentation des cas de diabète. Nos enfants sont trop habitués au goût sucré. » Attention : le sucre n'est pas le seul coupable. Autant qu'une alimentation trop sucrée, c'est une mauvaise alimentation qui provoque la plupart des diabètes.
Michel Clisson insiste aussi sur notre sédentarisation. « Nous ne faisons plus d'activité physique. Sans même parler de sport, il suffit d'aller chercher son pain à pied. Une baisse de poids de 5 kg chez une personne de 100 kg diminue de 50 % la probabilité d'un diabète. » Alors, à vos baskets !